Dénomination de l’édifice : Maison Titre courant : Maison Gustave Bayol
AD 49 3 P 4 Juigné / Loire A 3
Gustave Bayol et son épouse Julie Martin – Coll. JP Imbert
Joseph, Jean, François Gustave Bayol naît en Avignon le 16 décembre 1859. Son père Jean est modeleur et sa mère Madeleine Perre vient d’une famille de fondeurs.
Après une scolarité primaire, sans histoire, Gustave, dès ses 14 ans, est inscrit à l’école des beaux-arts d’Avignon (1).
En 1879, il vient faire son service militaire, alors long de 5 ans, à Angers au 6e régiment d’artillerie pontonniers.
Ses qualités manuelles sont vite remarquées par ses supérieurs. Effectuant de petits travaux pour eux, il bénéficie d’une certaine liberté, dont celle d’avoir un logement en ville. Il y rencontre Julie Martin et, son service militaire terminé, ils se marient en 1884, s’installent rue Delage à Angers et ouvrent un atelier de sculpture rue de la Parcheminerie. Les services qui y sont proposés sont divers : meubles sculptés, statues religieuses et profanes, médaillons… Les affaires vont bon train !
En 1887, la ville d’Angers organise une grande fête carnavalesque au profit des pauvres. C’est l’occasion pour Bayol de se faire connaître. Son spectaculaire char de la sculpture “Pégase” sera le clou du défilé et le début de sa notoriété.
Collection JP Imbert
Impressionnés par Pégase, les forains de la région qui, jusqu’à là, achetaient leurs manèges en Allemagne ou en Italie lui commandent une importante quantité de chevaux de bois.
Son atelier devenant trop petit, Bayol s’installe dans l’ancienne usine à gaz, rue Boreau.
Revue Le Louvre
Il y embauche de nombreux ouvriers : menuisiers, sculpteurs, tourneurs, peintres… Les chevaux de bois de Bayol, si expressifs, sont célèbres dans le monde des forains.
En 1898, Bayol reçoit une commande fabuleuse, celle du plus grand manège galopant du monde : le Carroussel de l’Alhambra. Heureux de cette commande qui affirme sa notoriété, mais incapable d’assumer seul les frais à engager pour une telle réalisation, il crée la “Société Angevine des Industries Foraines”. Ses principaux collaborateurs y auront des actions : Chailloux, son dessinateur, Marechal son sculpteur et surtout Coquereau, son chef menuisier.
C’est également à cette date que nous avons les traces de sa première location à Juigné-sur-Loire.
Photo CEPAJE
En 1906, devant l’importance de son entreprise, Bayol déménage à nouveau pour s’installer avenue Pasteur. Il y achète également la maison d’habitation, sise au 215bis. Nous pouvons encore y admirer son balcon “art nouveau”.
Les affaires vont bien et Bayol, plein d’humour, fait lui-même ses amusantes publicités.
En 1910, fatigué par le rythme de ses dix dernières années de travail intense et souffrant de sciatique, il décide de vendre son entreprise à ceux qui y avaient déjà investi : Chaillou, son dessinateur, Coquereau et Maréchal ses menuisiers. La famille Bayol vient habiter à Juigné-sur-Loire dans la maison sise actuellement au 3 chemin de la Carinière. On a les traces de son acquisition en juillet 1911. D’après les registres municipaux, c’est probablement la maison qu’il louait depuis 1898. Il y restera jusqu’en 1921 (5).
Maison Bayol début 20e – Courrier de l’Ouest
De sa maison de Juigné-sur-Loire, il continue à garder le contact avec le monde forain créant pour eux des affiches publicitaires détaillées.
Très vite, il se spécialisera dans les jouets pour enfants, demandant moins de place. Outre les petits chevaux, son esprit inventif et novateur le fait se lancer dans les jouets modernes : avions et voitures miniatures.
1914 : la guerre éclate. Plus question de fabriquer des jouets. En relation avec l’industriel Charles Detay depuis le temps des manèges, celui-ci, responsable de l’usine d’armements des Ponts-de-Cé, embauche Gustave et son épouse Julie. Il y restera le temps de la guerre.
1918, la guerre terminée, Bayol retourne à ses anciennes amours et ouvre un atelier de jouets avec une boutique de vente au 34 rue David d’Angers à Angers.
En 1921 il vend sa maison de Juigné-sur-Loire pour demeurer près de sa boutique à Angers.
Coll. JP Imbert
Le 2 mai 1931, il meurt d’une congestion cérébrale à son domicile, au 34 rue David D’Angers.
Outre la sculpture de ses chevaux et de ses jouets, pendant toute sa vie Bayol n’a cessé d’écrire de petits poèmes humoristiques qu’il appellera “Bayolades”, dessinant affiches et cartes postales, donnant libre cours à son esprit inventif, novateur, mais aussi libertaire et polémique tout en restant républicain et patriote.
Si je suis cerf-volant, je suis aussi l’abeille Je butine toujours, vif comme l’éclair. Parmi les fleurs de choix du progrès que j’adore, Le dernier cri fameux dont l’art français s’honore Le chic dont mon esprit d’inventeur est hanté. BAYOL, “Bayolade” décembre 1909
Si je suis cerf-volant, je suis aussi l’abeille Je butine toujours, vif comme l’éclair. Parmi les fleurs de choix du progrès que j’adore, Le dernier cri fameux dont l’art français s’honore Le chic dont mon esprit d’inventeur est hanté.
BAYOL, “Bayolade” décembre 1909
Archives Municipales Avignon
Archives Municipales – Juigné-sur-Loire
Gustave Bayol à Juigné
Archives Départementales 49
Gustave Bayol à Juigné-sur-Loire en 1918
Bayolade 1906 – Coll. JP Imbert
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