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N°17 • La chapelle de Martigneau

Campagne principale de construction : 16e siècle
Adresse : Martigneau, Juigné-sur-Loire 49610 Les Garennes-sur-Loire

Dénomination de l’édifice : Ancienne Chapelle
Titre courant : Chapelle Saint André

Historique

La chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié et à Saint André a été construite vers 1537 à l’initiative d’André Baron, ancien curé des Rosiers et chapelain de Saint Maurice d’Angers.

Celui-ci demanda à Jean Delespine (1), grand architecte angevin, de s’occuper de sa construction, afin que les habitants du village puissent y entendre la messe.

Dans son testament, il indique laisser les revenus nécessaires à la présence d’un chapelain qui devra être remplacé en cas d’absence.

L’édifice portait sur un pignon la date de 1645 et les traces d’un écusson.

Comme souvent sous l’ancien régime, la chapelle bénéficiait de loyers qui aidaient les religieux à vivre ici en 1765 (2).

En 1768, après la mort du curé Vétault, des travaux sont effectués sur le temporel de la chapelle (3).
Temporel : 

En 1779, en prévision de travaux effectués dans l’église de Juigné, les différents objets de culte (calices, ostensoirs, trésors de l’église…) sont transportés dans la chapelle de Martigneau (4).

On y disait encore la messe en 1800.

Dans le jardin en 1824 on a trouvé nombre de tombes en ardoise, provenant sans doute des habitants des lieux.

Coté vers l’est, s’élève encore le logis du chapelain, dont le dernier avait pour nom Toutain.

(C. PORT)

Depuis de nombreuses années l’édifice est devenu privé.

Quelques propriétaires :

André Baron de Châteaugontier 1530
Le Curé Vétault Ca 1750
Le Curé Le Peu Ca 1767
Chedevergne 1834
Hugette Jubault 1836
Richard Boutrin 1865
Patricia et Daniel Bonnin 2000
Christophe Blais 2017
Nicolas Tock et Marie Dubuc 2018

AD 49 CROQUIS 1754

Annexes

(1) Jean Delespine (1505 Angers – 1576 Angers)

Jean Delespine fut un architecte de renom. La Renaissance en Anjou doit beaucoup à la production artistique et architecturale de ce maître en bâtiment. On lui attribue aujourd’hui une quarantaine d’œuvres, presque toutes situées dans l’ancienne province d’Anjou.

Jean Delespine fut, à ses débuts, l’élève de Jean Mariau, architecte à Angers, auquel il succède, en 1535, comme “Commissaire des œuvres et réparations de la ville” d’Angers.

Jean Delespine fut chargé d’importants aménagements urbains. Il travailla sous les directions d’une succession de maires, parmi lesquels Jean de Pincé, Pierre Poyet et René Ayrault.

Ses fonctions officielles furent à l’origine de contacts avec le contrôleur général des Bâtiments de France, Philibert Delorme, grand architecte de la Renaissance (les Tuileries, château d’Anet) attaché à l’Anjou comme abbé commendataire de l’Abbaye Saint-Serge d’Angers.

En 1571, Jean Delespine cessa ses fonctions de commissaire des œuvres de la ville.

En 1576, il meurt dans sa propriété de la rue Beaurepaire à Angers. Son corps repose dans l’église voisine du couvent des Carmes. Sa tombe portait une épitaphe à la gloire de ses talents d’architecte : “… mais qui n’admireroit ta hardie entreprise / de ta brave lanterne au pignon de l’église / posée en l’air si hault entre deux piramides / dont les poincts eslevez touchent aux nues liquides / …”.

Bruneau de Tartifume rapporte également quelques extraits de cette épitaphe : “On cognoist l’arbre au fruit, l’ouvrier à l’ouvrage / les tiens portent assez, L’Espine, tesmoignage / De l’excellent esprit dont Dieu t’avoit pourveu / quand parmi les plus grands en crédit on téa veu / …”.

Œuvres :

  • Cathédrale Saint-Maurice d’Angers. En 1533, le clocher de la tour médiane prit feu. Le maître Jehan de L’Espine fut chargé de la reconstruction du campanile. Il construit la galerie abritant les statues de saint Maurice et de ces chevaliers compagnons entre les bases des tours de la façade occidentale. Les statues furent sculptées par Jean Giffard et Antoine Desmarais.
  • Tombeaux et enfeus des évêques Jean Olivier et Jean du Mas dans la cathédrale d’Angers.
  • Château d’Ancenis.
  • Château de La Flèche.
  • Château de Serrant.
  • Château de Valençay.
  • Le château d’origine devenu collège de jésuites, et actuellement école militaire du Prytanée national militaire de La Flèche.
  • Le logis Pincé à Angers.
  • Le palais d’Angers, siège du présidial d’Angers.
  • L’aménagement d’un nouveau port fluvial à Angers sous la municipalité du maire René Ayrault qui laissera son nom à cette réalisation : le port Ayrault.
  • Modernisation des fortifications angevines et création de deux portes monumentales d’entrées de ville.
  • Reconstruction d’une aile du cloître de l’hôpital Saint-Jean d’Angers, actuellement musée Jean-Lurçat.
  • Construction du clocher Renaissance des Rosiers-sur-Loire.
  • Construction du pont de Durtal.
  • Réalisation de tombeaux, églises, manoirs, hôtels particuliers, fontaines… dont la Chapelle de Martigneau.

(2) Paiements par les fermiers du temporel de la chapelle en 1765

(3) Procès verbal sur la chapelle

AD 49 1 B 986

(4) Transport des sacrements de l’église de Juigné dans celle de Martigneau en 1779

AD 49